Escapade vers un futur incertain
Les pertes du Bomber Command dans le département de la Marne
 

 
 

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Dernier vol
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Fairey Battle Mk. I, HAHA-(?), S/n K9329
No. 218 (Gold Coast) Squadron
perdu à l'entraînement le 23 janvier 1940
à Aubérive-sur-Suippes, Marne (51) France
 
- Tant qu'une personne se souvient de toi, tu ne meurs jamais -

 

 

Lorsque débute l'année 1940, la situation militaire n'a guère évolué depuis la déclaration de guerre anglo-française à l'Allemagne, du dimanche 3 septembre 1939. La Pologne, envahie aux premières heures du vendredi 1er septembre 1939, a succombé depuis longtemps déjà et le front Ouest s'est peu à peu endormi. Désormais, le Status quo règne.

Ainsi, après une courte période de tension, l'absence de confrontation directe à grande échelle entre les combattants a laissé place à une période troublante que l'Histoire va qualifier de "Sitzkrieg" (guerre assise) en Allemagne ; de "Phoney War" (guerre truquée) en Grande-Bretagne et de "Drôle de guerre" en France.

Toutefois, hormis quelques escarmouches terrestres, des combats se déroulent bel et bien dans les airs, à l'occasion notamment de sorties sur ou à proximité de la frontière allemande. Inévitablement, ces "accrochages" prélèvent leur lot de victimes dans les rangs des aviations des deux camps.

Mais la vie des unités aériennes est également quotidiennement rythmée par les vols d'entraînements, les exercices de tirs et de bombardements qui tous, visent à parfaire l'instruction des équipages, leur maîtrise des appareils ou leur connaissance de la topographie des secteurs survolés. Et là encore, ces exercices donnent lieu à leur cortège de drames humains.

Petit à petit cependant, l'hiver approchant, les conditions météorologiques se dégradent, restreignant ainsi fortement toute activité aérienne quant elles ne l'interdisent pas tout bonnement ! En France, les fêtes de Noël et du Nouvel An se passent sous la neige, des conditions climatiques particulièrement rudes pour les équipages et personnels tant britanniques que français logés chez l'habitant, mais plus encore pour les appareils qui, sur leur petit terrain de campagne, ne disposent d'aucune infrastructure digne de ce nom susceptibles de les abriter !

Néanmoins, l'évolution de la météo permet parfois aux pilotes de prendre l'air afin de maintenir le potentiel opérationnel de leurs unités respectives. Et c'est dans ce contexte particulièrement difficile qu'en ce mardi 23 janvier 1940, va se dérouler le vol du Battle K9329 attribué au No. 218 Gold Coast Squadron.

Né de la Première guerre mondiale, le No. 218 Squadron est formé le 24 avril 1918 à Douvres, dans le Kent avant de se voir transféré en France environ un mois après sa création. Unité de bombardement diurne il rejoint alors le No. 5 Group et le secteur de Douvres-Dunkerque relevant du Naval Command. En cinq mois d'opérations, le Squadron participe à 117 raids menés aussi bien sur la Belgique que la France, larguant par là même occasion 94 tonnes de bombes et revendiquant la destruction en combats aériens de 38 appareils adverses ! Ses glorieux faits d'armes ne lui évitent pourtant pas d'être dissoud dès 1919. Cependant, l'année 1936 voit sa reformation intervenir sur le terrain de Boscombe Down qu'il quitte dès le samedi 2 septembre 1939, au lendemain même de l'invasion de la Pologne, pour venir s'installer en France sur le terrain d'Aubérive-sur-Suippes, dans le département de la Marne. Le No. 218 Sqn. est alors équipé de bombardiers légers Fairey Battle Mk I et dépend de l'Advanced Air Striking Force.

En ce mardi 23 janvier 1940 sur le terrain d'Aubérive donc, le Flying Officer I. G. Richmond prend, semble-t-il seul, les commandes du Fairey Battle K9329. Le décollage s'effectue sans difficulté majeure et le vol ne fait l'objet d'aucun incident particulier. Toutefois, c'est à l'atterrissage que les choses tournent mal. A l'issu de sa séance d'entraînement, tandis que le F/O Richmond se dispose à atterrir le plus naturellement du monde sur son terrain d'Aubérive-sur-Suippes, il est alors victime de la défaillance technique de ses Flaps (ses volets).

Dès lors incapable de réduire la vitesse de son appareil, il ne peut éviter la collision au sol avec le Battle K9327 parqué non loin de là. Les deux appareils sont endommagés et le F/O Richmond sort blessé de cette mésaventure. Bien que le K9329 ne soit pas à proprement parlé détruit, on peut d'ors et déjà le comptabiliser comme définitivement perdu pour la Royal Air Force puisqu'au vendredi 10 mai 1940, date du déclenchement de l'offensive allemande à l'Ouest, soit quand même près de quatre mois après cet accident, l'appareil ne sera toujours pas réparé ! Pire que tout, ce dernier devra même être abandonné sur place lors de l'évacuation d'Aubérive-sur-Suippes par le No. 218 Squadron...

De fait, si ce Battle est le second a être perdu par le No. 218 Sqn. sur le département de la Marne, il a également le douteux privilège d'être la première perte d'un bombardier britannique à survenir sur ce même sol pour l'année 1940.
[ à propos de la précédente perte du No. 218 Sqn., le lecteur pourra se reporter à l'historique du Battle K9356
]

 
   
 
 
Sources principales :
 
Bomber_Command_Losses,_Vol.1_(1939-1940),_W._R._CHORLEY.

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